Armes communales
"D'azur au Compas d'or
ouvert aux trois quarts"


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dérivent de celles accordées à
Jean Hory,
temporairement Seigneur du lieu, entre 1625 et 1630.
Les plus anciennes sont gravées, avec 1631, dans le corridor da la Maison de commune
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A quel peuple Celte l’homme qui a laissé choir sa hache ou enterré un confrère le long des sentes de la Montagne de Diesse appartenait-il, rauraque, séquane ou helvète ?
Il passait, des Trois Lacs à la Vallée de la Saône, il habitait là.

A l’époque où naît l’Europe, il est bon de rappeler une citation de Monsieur. de Tribolet : « L’histoire purement objective n’est qu’un leurre car elle ne saurait faire fi des convictions personnelles tant il est vrai que la reconstitution du passé n’échappe pas aux passions du présent ».

L’Histoire de Lignières, petite terre frontière, est soumise à cette vérité.

Au début du siècle c’est la passion pour les choses du passé qui conduit un intellectuel neuvevillois sur le site du Ruz-du-Plâne où il entreprend en 1908 les fouilles d’une Villa gallo-romaine. Des fondations arasées par les labours apparaît une demeure d’environ 30m sur 22m avec tous les ingrédients classiques de la Villa Rustica. Fait cependant étrange, une quantité considérable de débris de verre et de plomb fondu voit le jour. « Construite probablement en même temps que la route qu’elle dominait, elle partagea bien que fortifiée le sort de ses semblables pillées et brûlées par les Barbares » (MN1911). Les Burgondes déferlèrent et les murs résistèrent puisqu’en 1840 on nommait encore cet endroit « Le Château ».

Le premier texte qui mentionne « Linieres » date de 1178, il confirme des biens de l’Eglise de Saint-Imier sis à Lignières, un alleu en chesaux et en vignes. Le XIIIème engendre une situation conflictuelle des relations entre l’Evêque et Bâle et les Comtes de Neuchâtel, elle empoisonne toute la région du bord du Lac de Nugerol au nord du Val-de-Ruz. C’est la Bataille de Coffrane puis la destruction de la Bonneville en 1301. La Paix revenue, le Comte Louis et l’Evêque de Bâle fixent leurs Droits respectifs sur les habitants de Lignières qui devaient être jugés sur place par un Tribunal mixte. La partie spirituelle fut laissée à l’Evêque de Lausanne auquel appartenait l’Abbaye de l’Isle Saint-Jean et par conséquent la Paroisse du Landeron. Un Traité fut signé en 1326, à sa suite fut établie la Justice de Lignières composée de 12 Juges, 6 étant de Neuchâtel, 6 du Prince-Evêque. Deux Gouverneurs, 1 de chaque partie, présidaient les séances et arbitraient. L’Evêque établissait le Maire et le Comte le Sergent. Ce n’est vraiment que depuis l’Acte de 1349 qui distribue ces charges que la Mairie démarre non sans accroc. En effet, les gens de Lignières organisent une collecte afin de se racheter à la Comtesse Isabelle en 1380. Son père, le Comte Louis avait quelques années auparavant réussi à acheter à Jean de Vienne, les Droits qu’il détenait sur la Mairie. Pour remercier ses fidèles sujets, l’Evêque Guillaume finit en 1625 par céder ses droits sur le village qui devint une Juridiction purement neuchâteloise en 1630 et ceci jusqu’en 1848. Toutefois, une petite bande de terre nommée jusqu’en 1991 « Franc-Alleu » délimitée par les « Hautes-Bornes » au nombre de cinq et portant des Ecussons gravés en 1535 et des « petites bornes » plantées en 1705 continue à dépendre du Prince-Evêque et de Berne jusqu’en 1815 pour la Juridiction criminelle.

Le Premier Maire de la nouvelle Mairie neuchâteloise fut, dit la Légende, le Baron Jean Hory, Seigneur du lieu tombé en disgrâce avant d’avoir eu le temps de construire son Château.

Les monuments construits, eux, font partie de l’Histoire du village, modestes fonctionnels, ils illustrent la vie de tous les jours.

Les fontaines, lieux de rendez-vous des ménagères, des troupeaux voire des sorcières, de simples « bornels » se sont habillées de grands bassins de pierre. Petit à petit la Chapelle du Saint-Esprit arrachée à la Paroisse catholique du Landeron non sans heurts lors de la Réforme devint, le Temple actuel.
La Maison de Commune avec sa « Petite Tour penchée » abrite la vie de la Communauté dès 1630. Elle échappe comme les maisons de la rue du Franc-Alleu à l’incendie du 28 septembre 1832 qui anéantit 29 maisons dans le haut du village.

L’air qui attise le feu acquiert une meilleure réputation au début du 20ème siècle, un sanatorium s’ouvre ainsi que plusieurs pensions pour jeunes gens de langue allemande. On vient même passer le week-end à Lignières pour profiter du bon air. Les temps changent, mais malgré la disparition de la source d’eau minérale et des vignes, Lignières reste un lieu où il fait bon vivre. 

Résumé de l’Histoire de Lignières fait en novembre 1998
Mireille Stauffer, à Lignières
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